La rentrée sociale 2025 ne doit être une simple reprise d’activité après la pause estivale.
Le gouvernement s’apprête à présenter un budget d’austérité dont les effets pèseront lourdement sur les classes populaires, les services publics et les territoires déjà fragilisés par des années de politiques libérales. Au Parlement, l’hypothèse d’une motion de censure circule en réponse aux attaques violentes continues dans le projet budgétaire. Dans la rue, plusieurs mobilisations sont déjà prévues, notamment pour la paix, la fin du génocide du peuple de Gaza et la traduction en justice de ses responsables et de leurs complices.
Autant de signaux qui montrent que le mois de septembre pourrait devenir un moment charnière dans le rapport de force social et politique.
Dans ce contexte, le 10 septembre est mis en avant sur les réseaux sociaux autour d’un mot d’ordre : « Bloquons tout ». Ce slogan, en apparence rassembleur, est apparu pour la première fois sur un compte TikTok identifié comme appartenant à l’extrême droite. L’objectif est clair : capter la colère légitime qui monte dans le pays mais pour l’orienter vers des solutions réactionnaires. L’histoire récente, des Gilets jaunes à d’autres mobilisations plus sectorielles, montre à quel point les colères populaires peuvent être détournées lorsqu’elles ne trouvent pas d’expression politique claire et progressiste.
Les raisons de se mobiliser ne manquent pourtant pas : explosion du coût de la vie, salaires qui stagnent malgré les profits records de certaines entreprises, guerres qui s’éternisent aux quatre coins du globe, reculs démocratiques à répétition, aggravation de la crise environnementale. Ce sont des réalités que vivent chaque jour des millions de personnes. Laisser l’extrême droite occuper seule le terrain de la contestation, c’est prendre le risque de voir ces colères se retourner contre celles et ceux qui devraient être nos alliés dans le combat pour l’égalité et la justice sociale.
Face à cela, il ne suffit pas de commenter ou de constater. L’absence d’une réponse massive, visible et unitaire des forces progressistes laisserait un boulevard à nos adversaires. Les partis de gauche de transformation et de rupture sociales et les organisations syndicales, notamment la CGT, doivent investir ce moment, non seulement pour affirmer leurs revendications, mais pour montrer concrètement qu’une alternative politique et sociale est possible. La rue doit urgemment redevenir un espace où s’affirment nos valeurs et nos propositions, pas un terrain abandonné aux slogans et manipulations réactionnaires.
Septembre 2025 peut être un point d’appui pour construire un rapport de force favorable au monde du travail, à la paix et à la justice sociale. Mais cela suppose de faire masse, de dépasser les divisions tactiques et de se retrouver ensemble, nombreux et visibles. Ne pas le faire reviendrait à laisser d’autres écrire le récit politique de cette rentrée et, avec lui, l’agenda social, électoral et politique des mois à venir.
Section de Sète du PCF