Au fil de l’actualité… La fausse paix de Trump : un couloir stratégique pour un prix Nobel

Donald Trump a réussi un coup de communication taillé sur mesure pour sa propre gloire. Sous sa supervision, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont signé un accord présenté comme « historique », mais dont le contenu réel sert avant tout les intérêts stratégiques et économiques des États-Unis. Derrière les sourires et les poignées de main, le cœur du dispositif est un couloir de transit de 99 ans, contrôlé par des sociétés privées américaines, avec en arrière-plan les services de renseignement.

La question explosive du Haut-Karabakh, au terme d’une guerre sanglante, a été soigneusement mise de côté. Pourtant, c’est bien là que se concentrent les blessures et les rancunes qui pourraient rallumer le conflit. Mais Trump n’est pas venu chercher la paix réelle : il est venu chercher un trophée, un symbole, une nomination au prix Nobel de la paix. Et, comme par enchantement, les dirigeants signataires, rejoints par Israël, le Pakistan et le Cambodge, se disent prêts à soutenir sa candidature.

Ce type de diplomatie-spectacle, où l’image prime sur la justice et la vérité, est le terreau idéal pour une idéologie fascisante qui gagne du terrain dans de nombreux pays. Derrière le discours de paix, on retrouve le même schéma : accords conclus en dehors des peuples, profits garantis aux puissances occidentales et à leurs alliés, et sacrifice des nations les plus fragiles. Dans ce cas précis, l’Arménie pourrait bien être la grande perdante, affaiblie sur le plan territorial et politique, livrée aux tensions internes et aux appétits énergétiques des puissances.

La Turquie et les Émirats arabes unis, partenaires actifs de ce projet, y voient un moyen d’étendre leur influence dans le Caucase du Sud au détriment de la Russie et de l’Iran. Tout cela est présenté comme un pas vers la stabilité, mais il s’agit surtout de verrouiller un nouvel axe stratégique et économique, dans lequel les peuples concernés ne sont que spectateurs.

Cette « paix » fabriquée par Trump illustre parfaitement comment les grandes puissances instrumentalisent les conflits pour redessiner les cartes, renforcer leurs positions et flatter leur propre image. Dans un contexte mondial où les gouvernements autoritaires et nationalistes imposent leur vision de la société, cette opération médiatique n’est pas anodine. Elle normalise l’idée qu’un dirigeant peut imposer un accord inégal, contourner les questions centrales, et se faire passer pour un artisan de la paix, tout en consolidant les logiques de domination et en préparant le terrain à de nouvelles tensions.

Avec cette stratégie, nous pouvons être inquiet pour les Ukrainiens, avec la discussion entre Trump et Poutine du 15 aout.

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