La particularité de la France en matière d’enseignement professionnel était (force est d’en parler au passé tant ce système est dévoyé depuis 2017) une volonté de proposer aux jeunes une formation professionnelle de bon niveau mais aussi de garantir, à égalité, une offre de qualité en matière d’enseignements généraux. Le parcours de formation en milieu scolaire ayant pour objectif de former certes le travailleur mais aussi le citoyen de demain armé d’un bagage suffisant pour accéder à l’enseignement supérieur ou bien à une formation professionnelle à tous les âges de la vie. Dans cette volonté de transformer la société dans les années d’après guerre, la formation est voulue comme un outil d’épanouissement personnel et une garantie de qualité pour les travailleurs ainsi armés pour affronter la vie professionnelle et personnelle. C’est dans cette optique que les municipalités communistes ont créé successivement à Sète un lycée municipal technique et professionnel en 1963 : le lycée Joliot-Curie devenu depuis un lycée régional polyvalent de plus de 2000 élèves.et, en 1976, un centre de formation d’apprentis (aujourd’hui CFA Nicolas Albano).
Macron : un enseignement professionnel au rabais mais aux ordres !
Avec les annonces du président de la République, l’enseignement professionnel n’aurait pour seule vocation que de fournir au patronat la main-d’œuvre dont il a besoin, et qu’il peine à trouver faute de garantir des contrats, des conditions de travail et un salaire acceptables.
En effet, les périodes de formation en milieu professionnel (les stages) et notamment en classe de terminale, c’est-à-dire avec des jeunes déjà formés, seraient augmentées en volume au détriment des enseignements scolaires qui feraient d’eux des citoyennes et des citoyens en capacité de comprendre le monde, et d’agir par eux-mêmes dans leur vie et leur futur métier.
Elles donneraient lieu à gratification pour les élèves. Gratification prise en charge par l’État. Tout bénéfice pour le patronat ! L’enseignement professionnel s’est vu confisqué 30% du volume horaire de formation depuis 2017 c’est-à-dire presque l’équivalent d’une année scolaire. Des milliers de postes d’enseignantes et d’enseignants ont été supprimés. L’apprentissage d’un métier en est réduit à l’apprentissage de gestes techniques, la carte des formations se réduit à la seule réponse aux besoins patronaux qui par ailleurs ne seront plus les mêmes dans 10 ans.
Le PCF : toujours pour une formation émancipatrice : l’individu le plus libre dans la société la plus libre !
L’ambition de l’élévation du niveau de connaissance de toute une classe d’âge ne peut exclure les élèves de lycées professionnels qui représentent plus de 40% des lycéennes et des lycées, le plus souvent issu(e)s des milieux populaires. Il faut avoir l’ambition d’offrir à chaque jeune une formation initiale professionnelle de haut niveau et de proximité permettant à chacune et chacun de choisir son avenir, au sein des lycées professionnels publics.
Il n’y a pas d’autre voie pour former des travailleuses et des travailleurs qualifié(e)s, actrices et acteurs de leur travail, dont notre pays a besoin. Il n’y a pas de formation continue, tout au long de la vie et d’évolution professionnelle possibles sans une formation initiale solide.
Il faut donc des moyens nouveaux pour les lycées professionnels et revenir à quatre années de formation pour préparer le baccalauréat. Il faut donner du temps aux élèves, pour apprendre, se former, acquérir les savoirs qui en feront des citoyennes et des citoyens libres. Pourquoi ne pas décider enfin d’une allocation d’autonomie pour toutes et tous les jeunes qui ne dévaloriserait pas le temps de classe par rapport au temps de stage ?
Le PCF porte l’exigence d’un renforcement du système public d’éducation par l’embauche de nombreux enseignants et par la revalorisation des métiers de l’éducation ?
Section PCF de Sète