La Ligue des droits de l’Homme estime en effet que ce combat est devenu le sujet le plus brûlant de la période. Face à une crise démocratique profonde, nous devons constater que les libertés publiques sont en péril.
Mourir à Charonne, pourquoi ?
En 1962, alors que des pourparlers s’engagent entre le FLN algérien et le gouvernement français pour mettre fin à la guerre d’Algérie, une organisation terroriste, l’OAS (organisation armée secrète), s’oppose à toute négociation et perpétue des attentats en Algérie mais aussi sur le sol français. Dans la nuit du 6 au 7 février, une dizaine de bombes explosent à Paris et dans la région parisienne blessant plusieurs personnes dont une petite fille de 4 ans, Delphine Renard. Devant l’indignation provoquée par ces attentats, les syndicats et partis politiques de gauche organisent à Paris une manifestation de protestation le 8 février.
Au moment de la dispersion de la manifestation, la police parisienne charge violemment les manifestants devant le métro Charonne. On relèvera 8 morts. Un neuvième mourra de ses blessures peu de temps après. Tous étaient adhérents à la CGT et huit d’entre eux militaient aussi au Parti communiste français. Aujourd’hui, 61 ans après les faits, comme pour la répression de la manifestation des Algériens le 17 octobre 1961, la vérité sur ces deux massacres n’a jamais été reconnu