Hier, l’ennemi prussien, aujourd’hui, la Russie.
L’époque a changé mais la rhétorique, qu’on croyait disparue, ressurgit.
À ceux qui ont cru d’abord à un simple dérapage du chef d’état major des Armées, Emmanuel Macron a répondu en réaffirmant sa « confiance » au Général.
Déjà les va-t’en-guerre se pressent devant les micros pour faire l’union sacrée derrière le chef de l’État.
Même Libération en rajoute en s’offusquant : « les enfants de France ont-ils perdu le sens du sacrifice ? ».
Cette opération de propagande belliciste n’est pas anodine : on se rapproche du précipice quand il faudrait, au contraire, consacrer tous les efforts au dialogue, à la diplomatie et à la Paix.
L’effort de pédagogie est indispensable car le refus d’une implication directe dans le conflit (russo-ukrainien) reste fort chez les français, et pour cause, car ce sont les mêmes qui paient le prix des guerres des puissants.
« Les grands cœurs ont l’amour lugubre du martyre, et le rayonnement du précipice attire. Ceux-ci sacrifiant, ceux-là sacrifiés », écrivait Victor Hugo.
Agir pour la Paix, c’est un combat, le seul qui vaille, contre les forces du capital pour qui la guerre est encore un moyen de s’enrichir sur le dos des peuples.
Extrait de l’éditorial de Sébastien Crépol dans le journal L’Humanité