Au fil de l’actualité… François Commeinhes nie « la preuve » des eaux souterraines qui ruissellent dans le centre-ville de Sète jusqu’au canal royal

Le comité des usagers du Bassin de Thau du cycle de l’eau s’est adressé au rédacteur en chef du Midi Libre et à proposer des réservoirs tampon sous le château d’eau, afin d’y présenter ses observations et rappelle les propositions du comité

Monsieur le Rédacteur en Chef,

Nous avons pris connaissance de votre article, concernant un réservoir tampon sur la commune de Sète, pour éviter que des eaux de pluie « mélangées » à des eaux usées ne soient déversées dans le Canal Royal de Sète.

Nous vous remercions d’avoir dans vos colonnes fait part de nos réactions sur les incidents survenus sur les réseaux de traitement des eaux usées du Bassin de Thau le 25 décembre 2023.

Nous souhaitons que vos lectrices et lecteurs puissent prendre connaissance de nos observations sur ce dossier sensible pour la sécurité sanitaire de la population du Bassin de Thau.

Nos observations et propositions :

Première observation : Sète Agglopôle Méditerranée reconnaît bien tardivement que la construction de l’usine de traitement des Eaux Usées des Eaux Blanches ne résout aucunement la problématique des eaux usées non traitées qui se déversent dans le Canal Royal de Sète.

Deuxième observation, tout aussi tardive : les problèmes sont issus de la vétusté des canalisations et en particulier des réseaux unitaires (eaux usées et eaux pluviales dans la même canalisation).

Sept ans après l’attribution de la concession service du traitement des eaux usées par Thau Agglo (Sète Agglopôle Méditerranée à ce jour), le Président de l’Agglomération et ses services techniques rejoignent les conclusions de notre étude sur les solutions pour garantir la salubrité publique du Bassin de Thau, étude réalisée en 2016 par notre cabinet conseil indépendant CHLEAUE et présentée devant la Commission du Cycle de Thau Agglo.

Nul ne connait à terme l’efficacité du dispositif présenté dans l’article du Midi-Libre pour éviter la pollution du Canal Royal par des rejets d’eaux usées non traitées, ni la qualité des rejets ultimes dans le Canal Royal, car toutes les eaux de ruissellement de la commune de Sète ainsi que l’ensemble des réseaux unitaires (plus de 40KM) ne seront pas traités.

L’étude que nous avions réalisée proposait l’installation de petites unités de traitement pour éviter des déversements dangereux dans le milieu naturel, ainsi que la suppression des réseaux unitaires.

En outre, les pollutions du milieu naturel ne concernent pas que la Commune de Sète, pour preuve le dernier événement concernait les communes de Pomerols et de Frontignan-La Peyrade.

C’est bien l’ensemble des réseaux de traitement des eaux usées de l’agglomération qui doivent être évalués et si nécessaire modernisés.

Thau Agglo a fait l’erreur d’inverser les priorités : premières actions, moderniser les réseaux de traitements des eaux usées et suppression progressive des réseaux unitaires, deuxième action moderniser les stations d’épuration des eaux usées ; notre étude situait la modernisation de la station des Eaux Blanches de Sète en 2040 alors qu’en septembre 2022, la station des Eaux Blanches à Sète, avant son arrêt, était conforme.

Une régie publique du traitement des eaux usées de l’agglomération aurait évité des dépenses colossales (237 millions d’euros HT sur 20 ans) au profit de SUEZ FRANCE – Thau Martima qui a dicté ses conditions à la collectivité publique.

Le chemin est encore long pour que le Bassin de Thau ait un traitement des eaux usées performant qui puisse assurer la sécurité sanitaire exigée par la population. 

Il est donc nécessaire d’évaluer impartialement les dispositifs de traitement des eaux usées de Sète Agglopôle Méditerranée, l’enquête parlementaire que nous proposons depuis décembre 2022 est la meilleure garantie pour cette évaluation.

Henri LOISON

Président du Comité des Usagers du Bassin de Thau du Cycle de l’Eau

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