Au fil de l’actualité… Se loger : le parcours du combattant

Dans la mémoire collective, l’appel de l’abbé Pierre résonne encore. Et au cours de chaque permanence, je rencontre des hommes et des femmes qui me rappellent l’urgence et la gravité de la crise du logement en France. Les problèmes sont nombreux : manque de nouvelles constructions, logements indignes, le fléau d’Airbnb qui fait augmenter les prix, prive la population de logements, et crée des conditions de plus en plus précaires pour ceux cherchant à se loger dignement. À Sète, il est courant d’obliger les locataires à quitter leurs appartements pour la saison touristique. Il est réaliste pour les plus pauvres, n’ayant pas accès à un logement social, de vivre dans des conditions insalubres. Derrière ces mots – « logement insalubre », « location de septembre à juin », « précarité » – se cache une terrible réalité : celle de gens et d’enfants qui souffrent, rendus malades par l’insalubrité de leur logement, sans eau chaude ni toilettes. Celle de jeunes et moins jeunes qui ne savent pas où aller l’été et qui voient cette galère se reproduire chaque année. Celle de familles qui se retrouvent à la rue ou vivent dans une angoisse terrible en attendant un logement digne.

Et cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat direct de choix politiques désastreux. L’annonce récente de Gabriel Attal, remettant en question la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU), marque la fin de toutes ambitions publiques dans la lutte pour un logement accessible à tous en France. L’ironie de cette situation est exacerbée par la nomination de Guillaume Kasbarian en tant que ministre du Logement. La loi portée par Kasbarian l’année dernière punit de manière disproportionnée les locataires en difficulté, tout en servant les intérêts des multipropriétaires qui dominent le marché locatif. Et localement, la même politique prévaut, avec un engagement minimal dans la construction de logements sociaux.

Pourtant, « gouverner, c’est d’abord loger son peuple ». Le logement ne doit pas être l’occasion de se faire de l’argent rapidement, abondamment et par tous les moyens. Tant au niveau national que local, il nous faut une véritable politique qui considère le logement comme un bien public. Les solutions existent, portées depuis longtemps par des associations de défense du logement, de lutte contre l’exclusion, par des hommes et femmes politiques, et de nombreux maires. Il faut davantage de logements sociaux, réguler Airbnb, mettre fin aux habitats indignes, et réquisitionner les logements vides. Il est temps aujourd’hui de voter et d’appliquer ces solutions qui permettraient de loger au plus vite toutes ces personnes ne pouvant plus attendre pour avoir accès à un logement digne.

Section PCF de Sète

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