Intervention de François Liberti lors du rassemblement du collectif « Pour la Paix » samedi 27 avril 2024

L’horreur de la guerre d’occupation en Palestine déroule chaque jour un peu plus son lot d’atrocités : Celle par exemple de ces personnels de santé palestiniens qui ces derniers jours ont exhumé plusieurs centaines de corps de femmes, d’enfants, de blessés, tués et sommairement ensevelis dans la cour et les ruines de l’hôpital Nasser, suite à l’attaque et à la destruction totale de celui-ci début avril par l’armée israélienne.

Et que dire de la mission conduite par l’ex cheffe de la diplomatie française qui vient de rendre son rapport sur l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens, l’UNRWA, accusée par Israël d’employer des membres de groupes terroristes impliqués dans l’attaque du 7 octobre !

Cette mission à l’issue de cette enquête vient de réfuter les accusations du gouvernement Netanyahou et confirme que le gouvernement israélien a été incapable de fournir la moindre preuve des graves accusations portées à l’encontre de l’agence onusienne, qui rappelle l’on a conduit 16 pays, dont la France, à suspendre ou à interrompre leurs financements portant atteinte à toutes les missions humanitaires.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, vient de déclarer « qu’il faisait siennes les conclusions et les recommandations de ce rapport ». Que vont faire ceux, qui comme la France, se sont empressés sans preuve de porter atteinte aux missions humanitaires de l’ONU ? Vont-ils se taire ? Vont-ils continuer d’étrangler les missions humanitaires ?

C’est dans ce contexte, marqué aussi par l’extension de la mobilisation universitaire aux Etats-Unis comme en France que le gouvernement français embourbé dans une fuite en avant ultralibérale et autoritaire, prétend faire taire les voix de la Paix dans notre pays

La question se pose :  Peut-on parler librement de la Palestine en France ? Peut-on nommer en tant que telle la politique coloniale israélienne et dénoncer ce que la Cour de Justice Internationale qualifie de risque de génocide à Gaza ?

Chaque critique sur le régime d’extrême droite de Benyamin Netanyahou, contre laquelle d’ailleurs des dizaines de milliers d’israéliens eux-mêmes manifestent et réclament sa démission, vaut en France procès pour anti sémitisme.

Depuis l’attaque criminelle du Hamas du 7 octobre et ensuite l’intervention militaire d’Israël, la pression contre le mouvement de solidarité pour la Paix et pour le cessez le feu est allée crescendo.

 Poursuite judiciaire contre les militants syndicaux et condamnationà la clé, jusqu’à un an de prison avec sursis pour le secrétaire général de la CGT du Nord, interdiction de conférences dans les universités harcèlement continu contre Rima Hassan, réunions publiques et manifestations interdites sous prétexte de risque de slogans anti sémites ou de violences et trouble de l’ordre public.

Jusqu’à désormais la convocation devant la police de la présidente d’un groupe parlementaire, en l’occurrence Mathilde Panot pour la LFI qui doit répondre d’une accusation « d’apologie du terrorisme ».

Au-delà des divergences sur les analyses et les propos d’un tel ou d’un tel, Ne nous y trompons pas, c’est clairement la tentative d’un gouvernement à la dérive qui avec la droite et l’extrême droite prétend criminaliser toutes celles et ceux qui luttent, afin d’étouffer les colères populaires, le mouvement revendicatif et l’exigence d’un changement démocratique.

Hier les gilets jaunes, les syndicalistes manifestant pour la justice sociale et les retraites, le climat et l’environnement, aujourd’hui : pour faire taire les voix de la Paix

On est en plein dans l’usage de la loi de 2014 dite loi antiterroriste, qui comme nous le redoutions déjà à l’époque, vise à criminaliser tous ceux qui relèvent la tête, afin de briser les mouvements de solidarité.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT mardi le 23 avril, à l’issue de la manifestation de Béziers pour les libertés et contre les idées d’extrême droite, a appelé à ne rien céder face à ce franchissement d’un cap gravissime de la répression des libertés dans notre pays,

Oui ! On ne laissera pas clôturer le débat à coup de convocations de police, d’interdits et d’assimilations mensongères. Personne ne peut et ne doit manquer à l’appel dans ce combat sous peine que demain nous nous retrouvions tous mis à l’index.

C’est notre affaire à tous.

Dans une démarche unitaire, tous les samedis pour témoigner, sur les marchés de notre ville depuis six mois, toutes les semaines le tract à la main, au Comoedia il y a quelques jours où jeudi dernier à la Baraquette Citoyenne autour d’un film pour le débat, aider à comprendre et réclamer sans cesse un cessez le feu immédiat et une paix durable, c’est notre contribution à ce combat.

Elle est précieuse, ne lâchons rien !

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