C’est une histoire qui s’élabore dans le silence total des médias. A Guingamp en Bretagne, l’hôpital est confronté à une grave pénurie de docteur. L’Agence Régionale de Santé menace même de fermer la maternité de l’hôpital de Guingamp dans les Côtes d’Armor.
Pas assez de naissances, pas assez de sages-femmes, pas assez d’anesthésistes. Les accouchements sont suspendus depuis six mois. Cette situation place l’hôpital dans une situation de crise car il manque de chirurgiens, de cardiologues, de pneumologues.
Un élu, Gaël Roblin, conseiller municipal de Guingamp, pour faire bouger les choses, a décidé de faire appel aux praticiens que Cuba dépêche aux pays qui en font la demande.
La chose est possible : reconnus internationalement pour leurs compétences et leur formation, ils sont intervenus aux quatre coins du Monde, en Martinique, en Guadeloupe, en Espagne, en Italie durant la pandémie du Covid et bien avant dans toute l’Amérique Latine, en Afrique, au Canada, etc. Actuellement ils sont 500 en Italie.
L’idée a fait son chemin en Bretagne. 56 maires ont signé un arrêté en ce sens, refusant avec la population de voir fermer les services de santé et les hôpitaux.
La démarche de Gaël Roblin a d’abord rencontré du scepticisme puis est devenue petit à petit une revendication partagée, notamment après la venue de l’ambassadeur de Cuba en France à l’hôpital de Guingamp. « Cette visite et les échanges avec les personnels, la directrice de l’hôpital et les élu » a redonné de l’espoir constate André Chassaigne député communiste et président de France Cuba à l’Assemblée Nationale.
L’objectif affiché : Obtenir le feu vert de l’Agence Régionale de la Santé. Plusieurs maires ont assigné l’Etat en justice pour l’obliger à agir et garantir l’accès aux soins.
La CGT est intervenue dans le débat, les ateliers Santé du PCF également.
Cette mobilisation a conduit l’ARS à envisager la possibilité d’un contingent de médecins cubains et donner son feu vert.
Gaël Roblin, l’élu qui a déclenché cette mobilisation est invité partout dans le département d’Armor, et au-delà pour exposer son idée. Dans les Alpes de Haute Provence, une vingtaine de communes demandent une copie de l’arrêté.
Pourtant des obstacles sont encore à surmonter. Le tribunal administratif s’il n’annule pas les arrêtés, les suspend et l’avocat du préfet refuse la conciliation.
« L’accepter aurait été reconnaître la défaillance du système de santé » avance Gaël Roblin le conseiller municipal de Guingamp.
Surmonter cet obstacle « politique » reste l’objectif de tous ceux qui se sont mobilisés, car le cadre de la Santé Publique a permis aux médecins cubains d’exercer en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique, des départements français.
Ne négligeons non plus la pesanteur de l’embargo imposé depuis 62 ans par les Etats-Unis et qui fait obstacle à ce type de coopération. Seule nE manque désormais que la signature de l’État. Plus que jamais la population, les élus et les personnels de santé sont mobilisés.
Le silence des médias sur ce dossier est aussi coupable que l’État prêt à fermer des établissements de santé, plutôt que de favoriser des coopérations utiles pour la population.Section de Sète du PCF