Missak Manouchian fusillé par les Allemands en 1944, premier résistant étranger et communiste à entrer au Panthéon, sera accompagné de sa femme, Mélinée. La décision a été officialisée, dimanche 18 juin 2023, par l’Élysée. Le communiqué de l’Élysée précise que : « Missak Manouchian choisit deux fois la France, par sa volonté de jeune homme arménien épris de Baudelaire et de Victor Hugo, puis par son sang versé pour notre pays ». La cérémonie se tiendra le 21 février 2024, jour anniversaire des 80 ans de sa mort, fusillé par l’armée allemande sur la colline du Mont-Valérien, aux côtés de 24 autres résistants, dont 21 membres des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI). Une plaque commémorative symbolisera, à leurs côtés, l’entrée dans le mausolée des grands hommes de l’ensemble des FTP-MOI. Même si Emmanuel Macron, n’est pas exempt d’arrière-pensées personnelles et politiques, il fait avec Missak Manouchian un choix judicieux, porteur de messages forts. Pourquoi ?
- La figure de Manouchian, l’un des dix portraits de l’Affiche rouge, symbole de propagande xénophobe et raciste, résonne dans la France d’aujourd’hui, où l’extrême droite entonne le couplet de la « menace » de l’immigration et promet d’instaurer la « préférence nationale ». L’entée au Panthéon de Missak Manouchian et avec lui de tous les FTP-MOI, est un repère fort dans le pays actuel menacé par l’instrumentalisation des boucs émissaires et les difficultés de l’intégration.
- Manouchian et tous les FTP-MOI mettent en évidence l’universalité des valeurs portées par la République et la France, l’internationalisme dans la lutte contre le nazisme et la solidité des valeurs communistes.
- La section de Sète se réjouit de voir que, en ces temps de révisionnisme important, le rôle du PCF dans la Résistance est reconnu et réaffirmé avec force.
A ce propos, quelques mots sur le film que nous projetons ce jeudi soir 14 septembre à la section : « La traque de l’affiche rouge » de Denis Peschanski et Jorge Amat (2006). Il fait écho, 20 ans plus tard au film polémique de Mosco et Courtois : « Des terroristes à la retraite » (1985), film qui mettait en accusation le rôle du PCF dans la chute du groupe Manouchian. Entre temps, un événement important s’est produit : l’ouverture des archives de la préfecture de police de Paris. Le film que vous allez voir est d’une très grande rigueur historique. C’est à une véritable enquête policière et à un remarquable travail d’historien que se livre Denis Péchanschi. Enquête entrecoupée par des témoignages souvent émouvants de survivants des FTP-MOI.
Cette soirée sera prolongée par la projection au cinéma Comoedia de Sète du film de Robert Guédiguian : « L’armée du crime » le vendredi 15 septembre à 21 heures.
Pour la section PCF de Sète
Jean-Luc Bou
