Des camps de réfugiés, des quartiers résidentiels, des hôpitaux, des écoles, des bureaux de presse et même l’Institut Français de Gaza : les bombardements de l’armée israélienne n’épargnent rien ni personne. Dans le sillage du chaos engendré par les missiles, ce sont des milliers de vies qui sont anéanties, des blessés, des bâtiments détruits.
A l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, pire pogrom depuis la seconde guerre mondiale, la réponse ne peut être une vengeance aveugle qui frappe indifféremment la population civile gazaouie. On ne peut répondre à la barbarie terroriste par des crimes de guerre et un nettoyage ethnique.
Gaza vit sous blocus (aérien, maritime et terrestre) depuis dix-sept ans, asphyxiée, sans autre horizon que les murs et les barbelés. L’intervention militaire en cours est déjà la plus meurtrière, puisque son bilan dépasse celui des quatre épisodes cumulés de bombardements précédents. Gaza est devenu un charnier à ciel ouvert, « un cimetière pour enfants » selon l’Unicef, où il est impossible de s’échapper ou de s’abriter.
D’un côté, les frappes s’intensifient. De l’autre, l’aide humanitaire entre au compte-gouttes là où les équipes et besoins de tonnes de matériel médical et sanitaire. De quoi alourdir le bilan déjà effroyable des pertes humaines. Les plaies restent béantes, l’horizon de paix et d’une résolution politique s’éloigne. Les haines, les rancœurs, la désolation prospèreront sur ce terreau et les hydres islamo-terroristes en sortiront renforcées, tandis que certains tentent de faire passer la cause de la paix – universelle – et la reconnaissance de la souffrance du peuple palestinien pour de la haine antisémite.
Partout dans le monde, de Djakarta à Paris, de Londres au Caire, les peuples demandent un cessez le feu et l’ouverture d’un couloir humanitaire. Les dirigeants des grandes puissances de ce monde doivent s’en inspirer et exiger d’une voix forte et claire ce mot d’ordre : par leur silence ou leur appui. Ils ont laissé faire les gouvernements israéliens successifs, qui ne respectent ni le droit international ni les résolutions de l’ONU sans jamais être inquiétés ni sanctionnés. Une situation de deux poids, deux mesures que de nombreuses nations du Sud dénoncent depuis longtemps.
Si l’on veut véritablement s’attaquer au Hamas, notamment pour qu’il libère les otages il faut couper ses circuits de financement qui transitent par le Qatar. Rappelons d’ailleurs que l’un des principaux chefs politique du Hamas coule des jours tranquilles dans un palais de Doha.
Pour mettre définitivement fin à cette guerre, il faut construire une issue politique juste qui doit mettre sur la table la fin de l’occupation et l’apartheid, la libération des prisonniers politiques, condition d’un État palestinien stable. Les criminels de guerre, au gouvernement israéliens comme ceux du Hamas, rendront, quant à eux, des comptes devant la Cour pénale internationale.
Pour cela, le mouvement de solidarité doit s’amplifier et faire sienne cette maxime de Jean Jaurès : « L’affirmation de la paix est le plus grand des combats ».
Fabien Gay – Directeur de l’Humanité